Ça fait maintenant presque trois mois que The Pureblood Pretense est terminé. Je vous avais indiqué que je comptais faire la correction de tout le tome 1 avant de publier le premier chapitre du tome 2, The Serpentine Subterfuge, que je voulais essayer de publier pour le 15 avril.
Évidemment, la vie s'est infiltré dans ce projet et la correction et la traduction a été mis au second plan pendant que je m'occupais de choses plus urgentes et importantes. J'avais donc envie de faire le point avec vous pour vous expliquer où j'en suis dans tout ça !
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On change d'année, encore, les choses ont à la fois beaucoup bougé, et pas du tout. Je suis toujours coincée en France sans possibilités de retourner au Japon, mais j'ai eu de bonnes expériences et je ne pense pas que je puisse réduire l'année 2021 à "mauvaise". Pas ouf, oui, mais pas mauvaise. Je suis mitigée sur l'année à venir, mais une pandémie dure généralement trois ans, donc j'espère que cela veut dire qu'on va entrer dans le début de la fin de celle-ci.
Ceci étant dit, passons aux résolutions ! Avant d'en faire de nouvelles, voyons si j'ai réussi à tenir celle de l'année passée. Une bonne année à vous tous !Enfin cette année 2020 est derrière nous. Je ne me fais pas trop d'illusions sur ce que 2021 va changer mais un petit fond d'espoir est quand même présent. Il est donc temps de revenir sur les résolutions que j'avais prises l'année dernière !
Cela fait maintenant quelques années que l'on m'a annoncé que j'étais la nouvelle mairesse de Romiel, un petit village boisé avec vue sur la mer. J'y ai vécu plein de choses mais quand Tom Nook est venu me présenter sa formule Évasion Île déserte, j'ai su qu'il était temps de déménager. À l'instant présent, je fignole mes derniers papiers et termine de faire ma valise pour embarquer le 20 mars prochain (s'il n'y a pas de retards). J'ai d'ailleurs reçu aujourd'hui mon ticket d'embarquement avec mon visa ! J'ai profité de mon départ prochain pour mettre au point un album photo de mes années à Romiel. La qualité de mon appareil photo n'était pas très bonne mais à Faelia, je vais pouvoir avoir des photos beaucoup plus belles. Cet album n'est pas dans l'ordre chronologique mais regroupé par thématique.
Mon premier acte en tant que maire a été de planter l'arbre du village, et je peux vous dire qu'il a bien grandi ! J'ai également dû mettre en place plusieurs projets de construction pour dynamiser le village. Le café a sûrement été ma meilleure initiative, c'est un endroit où je me rends souvent pour prendre un café tout en discutant avec mes amis. J'y travaille même à temps partiel ! Et tout mon travail sur ce village a porté car j'ai eu il y a quelques jours la confirmation que Romiel était la ville parfaite ! Pour fêter cela, la mairie va être complètement rénovée. Mais à Romiel, j'ai surtout pu me faire plein d'amis qui, je l'espère, viendront me rejoindre à Faelia ce 20 mars. Sinon, je leur souhaite tout le bonheur du monde. À Romiel, les événements saisonniers sont un point essentiel du dynamisme de notre village, c'est toujours un plaisir d'y participer. (J'adore en particulier les feux d'artifices.) J'ai également pu visiter d'autres villes d'autres personnes, certaines sont de véritables inspirations ! Et pour finir, de simples photos solitaires. Toutes ces photos me rendent nostalgique, j'espère pouvoir me faire plein de nouveaux souvenirs à Faelia dans ce programme Évasion Île déserte. Est-ce que certains parmi vous font également partie de ce programme ?
J'ai officiellement commencé un compte Instagram ! En réalité, j'avais créé le compte il y a un long moment mais il est resté vidé tout ce temps. Il était donc l'heure d'en faire quelque chose !
Pour l'occasion, j'ai donc fait un petit autoportrait~ Et cela marque au passage le premier dessin que je poste ici ! Joie. Allez donc suivre mon Insta, j'y mettrais les quelques dessins que je fais (sans dec'…), les quelques photos que je fais en rapport avec l'écriture et peut-être des choses et d'autres. À bientôt~ ⭐️ Ce 1er avril, le gouvernement japonais a annoncé le nom du nouvel empereur et donc de la nouvelle ère qui commencera à partir du 1er mai. On ne parle que de ça en ce moment au Japon donc je me suis dit que j'en parlerais moi aussi car après tout, c'est l'occasion ! C'est le début du nouveau semestre au Japon et par conséquent pour leurs cours introductifs, beaucoup de mes professeurs ont discuté de "Reiwa", ses origines, les questionnements que ce nom soulève… En m'appuyant sur ce que j'ai appris, je vais tenter de vous présenter tout cela de mon mieux ! 令和Tout d'abord, regardons les kanji (idéogrammes japonais) qui forment ce nom.
Pourquoi Reiwa ?Selon le ministère des affaires étrangères japonais, la traduction qu'il est recommandé d'utiliser est celle de "Beautiful harmony" 美しい調和 (utsukushii chōwa) soit "Magnifique harmonie" en français. Hm ? Beautiful ? D'où est-ce que cela vient ? Pourtant ne venons pas de voir que 令 représentait l'ordre et le commandement ? L'explication donnée à cela par le gouvernement japonais (qui a donné cette traduction anglaise pour que les media étrangers arrêtent de traduire par "Order and harmony") tient dans les origines de la sélection de ces deux idéogrammes. Il est important de savoir que lors de la sélection d'un nouveau nom d'ère, jusqu'à présent, l'on se tournait vers les textes classiques chinois et on choisissait deux kanji auspicieux dans leur utilisation. (De plus, un nom d'ère se doit d'utiliser des kanji simples, facile à écrire et la première lettre de la transcription romaine doit être unique. Ce dernier point pour de simples questions administratives. Par exemple T10 signifie l'an 10 de l'ère Taishō (1921) et H31, l'an 31 de l'ère Heisei (2019).) Mais pour la toute première fois, le gouvernement a préféré se tourner vers les textes classiques japonais ou plutôt LE classique japonais. 萬葉集 Man'yōshū, Compilation de myriades de feuillesLe Man'yōshū[1] (~760) est le représentant de la toute première tentative des Japonais de créer leur propre système d'écriture. En effet, avant que les Chinois (ou plutôt les Han) n'apportent les kanji (officiellement en 552), les Japonais ne possédaient aucun moyen d'écrire. Cependant, le chinois est une langue qui n'est pas du tout adaptée à la langue japonaise, à sa grammaire. Dans le Man'yōshū, les Japonais ont alors utilisé les kanji chinois non pas pour leur sens mais uniquement pour leur prononciation. Ainsi 波 ne sera pas utilisé pour son sens, la vague (prononcé "nami" en japonais), mais pour sa prononciation chinoise "ha" (ou à l'époque "pa"). On se retrouve donc avec des textes écrits entièrement avec des idéogrammes chinois mais que pas un Chinois serait capable de lire. On appelle ces caractères les 万葉仮名 man'yō gana. De plus, le Man'yōshū possède les premières occurrences de 和歌 waka, poèmes japonais. C'est la toute première compilation de poèmes entièrement japonais, elle en compte 4516 répartis en 20 volumes, divisés selon les saisons, les thèmes, les régions… "Reiwa" nous vient du poème n°815, ou plus précisément, de sa préface. J'ai surligné le passage important en jaune (sauf sur la première image parce que c'est mon bouquin et pas le polycopié de ma prof). Tout d'abord, expliquons cette préface sans la traduire. Dans le cadre d'un poème, une préface est utilisée pour expliquer le contexte dans lequel il a été composé et ainsi mieux comprendre sa profondeur (des fois, c'est simplement lors d'un concours de waka). Ici, le poème 815 a été composé dans le cadre d'une réunion (party), le paysage était magnifique, les pruniers en fleurs, des nuages au sommet du mont Akebono, des pins, des oiseaux dans le ciel, des papillons qui dansent et le retour des oies. Ce poème se concentre sur la chute des fleurs de prunier. Autrement dit, c'est le début du printemps, de la nouvelle année (classiquement, l'année commence en février). Voici seulement la partie où Reiwa apparaît : 初春の令月、気淑しく風和らぐ。(transcription : Shoshun no reigetsu, ki uruhashiku kaze yaharagu.) Traduction (de moi) : Au mois propice du début du printemps, l'esprit se fait paisible et le vent s'adoucit. Nous avons bien notre 令 dans "令月" et notre 和 dans "和らぐ" et pourtant pas trace de "ordre, commande". Mais regardons d'abord 和らぐ (yaharagu, en japonais moderne yawaragu). Ce verbe signifie "se calmer, s'apaiser, s'adoucir" et est porté ici sur le vent. La traduction du ministère des affaires étrangères, "harmonie" correspond donc plutôt bien. Pour ce qui est de 令月 (reigetsu), son premier sens est celui de "mois auspicieux"et son deuxième sens est celui de "deuxième mois" (selon le calendrier classique) mais il a déjà été dit que nous sommes au premier mois de l'année classique donc ce choix n'est pas le bon. 月 la lune, signifiant le mois, il ne reste que 令 pour prendre le sens d'auspicieux (めでたい), bon(よし). On est encore loin de beautiful mais on a enfin un sens positif ! Ce sens ne semble être utilisé qu'en japonais classique. Ceci n'est que ma propre interprétation mais je pense que ce "bon" vient du fait que si l'on suit le régime des lois (律令) à la lettre, tout est rangé et bien. En suivant les ordres, les résultats sont positifs. Avec cette idée en tête, je pense qu'on est assez proche du français "ordre". Clairement, le beautiful est une mauvaise traduction. En français, je pense que tout simplement "ordre harmonieux" donne l'image sous-entendue. Questions politiquesBien entendu, choisir un tel nom à l'empereur est un choix politique. C'est bien pour cela que l'empereur ne le choisit pas lui-même. (Il n'a aucun pouvoir politique.) Ce que je viens de vous expliquer, le sens avec lequel 令 a été choisi, les Japonais qui n'ont pas fait d'études sur le Man'yōshū ne le savent pas, c'est-à-dire presque tout le monde. Et on a beau vouloir dire que 令 signifie "bon", le premier mot qui nous vient à l'esprit reste 命令 "ordre, commande". Il était évident que le sens allait être mal compris et je pense qu'il y a une petite manipulation politique derrière tout ça. À l'étranger, l'image que l'on a du Japon, c'est celle d'un peuple qui ne contredit pas les lois, qui obéit. Et la politique d'Abe Shinzō, le premier ministre, a continué à appuyer ça. Autant dire que "l'espoir" du gouvernement japonais pour la nouvelle ère, c'est que les Japonais continuent à suivre gentiment les lois. (Pour ceux qui ne le savent pas, le Japon a été un pays très syndicalisé après la guerre. Leur "mai 68" a été très violent, avec beaucoup de grèves et a eu lieu beaucoup plus tôt qu'en Europe. Le comportement que les Japonais ont aujourd'hui par rapport à la politique est en réalité assez récent.) Ensuite, un autre point politique a été bien entendu l'utilisation pour la première fois non pas des classiques chinois mais des classiques japonais. Depuis quelques années maintenant, le Japon est vraiment très tourné sur SES créations, SES particularités, SA culture. Cela est directement dû du fait de la politique conservatrice du gouvernement et du fait que le tourisme est directement lié à cette culture japonaise, au point que M. Abe est apparu en cosplay de Mario (de Nintendo) pour les Jeux Olympiques 2016 de Rio pour marquer la participation du Japon à ceux de 2020. Une de mes profs a avoué que cela la mettait mal à l'aise que le Japon se tourne entièrement sur lui-même et elle se demandait s'il n'oubliait pas que les autres pays existaient aussi. Enfin, dernier point, plus léger, c'est que Reiwa représente la suite de Heisei, l'ère précédente. Heisei 平成 signifie "vers l'équilibre" (平, équilibre, paix ; tiré de 平和 la paix et 成, devenir, être ; tiré du verbe de même sens 成る). Un de mes professeurs dont la langue classique est la spécialité a expliqué que si l'on accolait correctement les kanji, on obtenait ainsi 平和令成 que l'on peut lire 平和は令なる。"La paix sera atteinte par l'ordre." Cela, bien sûr, n'est que l'interprétation de mon professeur et je n'ai vu cette idée nulle par ailleurs même si je la trouve très juste. ConclusionReiwa 令和 est composé des kanji 令 (ordre mais aussi auspicieux) et de 和 (harmonie) et tire son origine de la préface du poème 815 du Man'yōshū, le classique japonais par excellence. L'image de ce nom d'ère représente donc une douce journée de début de printemps. Mais son utilisation dans le cadre politique fait que l'expression est ambiguë, et la volonté du gouvernement japonais de cacher cette ambiguïté en traduisant par beautiful harmony rend la question assez délicate. Voilà, j'ai fait un peu tout le tour du sujet, j'espère que vous aurez appris des choses et que cela vous a intéressé ! Dites-moi en commentaire ce que vous pensez de cette nouvelle ère. Est-ce que vous attendez l'intronisation le 1er mai avec impatience ? Cela ne vous inspire rien du tout ? N'hésitez pas ! [1] Renée Sieffert a traduit en français l'entièreté du Man'yōshū chez POF, collection "Poètes du Japon" en 5 volumes.
Les jardiniersCe sont les génies qui écrivent en respirant, respirent de l'écriture. Ils n'ont prévu absolument aucun plan et leur histoire se dévoile au fur et à mesure qu'ils l'écrivent. Pour eux, pas de brouillon, le premier jet sera la version définitive. Et elle sera parfaite. Ils ont planté chaque mot avec attention et les regarde grandir, arrosés par leur écriture. Ils ne maîtrisent absolument rien et c'est ça qui fait leur force. Bien entendu, rien qu'à lire ces descriptions, vous vous rendez compte qu'il s'agit d'extrêmes. On les présente toujours comme opposés. Généralement, on encensera le jardinier. C'est ça que doit être un écrivain ! Tout ce qu'il écrit est parfait du premier coup. Il respire la créativité. Alors que l'on présente l'architecte comme contre créatif. Où est le processus créatif ? Ils font autant de recherches que quelqu'un devant écrire un mémoire sur le service du thé au Japon au 16ème siècle (je n'aurais jamais dû choisir ce sujet). Il n'y a rien d'amusant à écrire comme ça.
Évidemment, la réalité est loin de tout ça. Et cela ne surprendra personne si je dis que l'on est tous un savant mélange d'architecte et de jardinier. On peut se sentir peut-être plus proche de l'un ou de l'autre mais on alternera généralement l'architecte et le jardinier en nous. Par exemple, vous pouvez très bien être quelqu'un qui a développé les événements de son histoire au plus petit détail près. Mais vous ne connaissez absolument rien de vos personnages et c'est au moment de les écrire que vous les découvrirez. Ou complètement l'inverse. Vous connaissez vos personnages sur le bout des ongles mais vous ignorez où ils vont vous emmener dans leur histoire. Ou encore, vous connaissez les grands nœuds de votre histoire, mais vous ignorez comment vous les atteindrez. Concernant leurs défauts, avec un architecte, à force de prévoir et prévoir, on n'écrit jamais l'histoire ou alors on est coincé au chapitre 1 parce qu'on le réécrit à l'infini pour qu'il soit "parfait". Quant au jardinier, à regarder l'histoire s'écrire elle-même, parfois on part dans des dimensions absolument improbables, et l'on se retrouve coincé, incapable de continuer à écrire. (Et pour régler ça, c'est souvent une déviation qui a eu lieu une centaine de pages plus tôt, et que l'on va devoir toutes supprimer.) Personnellement, pendant très longtemps, j'ai rejeté l'architecte car "un véritable écrivain ne peut être qu'un jardinier" (non). Mais avec le temps passant, je me suis rendue compte que j'aimais beaucoup l'architecte car j'ai une certaine tendance à vouloir maîtriser tout ce qui se passe autour de moi. Je continue à beaucoup apprécier le jardinier qui va soudainement me faire écrire un point auquel je n'aurais jamais pensé mais qui est en fait, véritablement nécessaire à l'histoire (mais parfois je ne le découvrirai que bien plus tard). Je pense donc qu'il est important de voir ce que l'architecte comme le jardinier ont à nous apprendre, à voir ce qui marche pour nous, ce qui ne marche pas. Et continuer à écrire. De qui vous sentez-vous le plus proche ? L'architecte ou le jardinier ? Bonjour à tous ! Aujourd'hui marque les premiers pas de ce blog littéraire. Encore beaucoup doit être travaillé, mis en place, mais vous pouvez dès à présent découvrir les premiers éléments de mon imagination. Concrètement, qu'est-ce qu'il y aura sur ce blog ?Je n'ai pas de ligne directrice particulière. Je pense simplement publier de temps en temps des articles en lien avec les histoires que j'écris, parfois simplement sur ce que ça fait d'être écrivaine. Et même si je doute être la plus à même d'en donner, vous présenter également des conseils pour l'écriture. Car après avoir écrit toutes ces années, après avoir lu des tonnes de conseils, je peux peut-être, à mon tour, partager mon expérience (encore jeune).
Sur ce, je n'ai rien d'autre à rajouter, donc on se retrouve le 1er avril avec le véritable premier article. |
ChalilodimunPrincipalement créatrice de mondes imaginaires. Dessine quand elle ne se bat pas avec ses chats qui veulent toujours plus de croquettes. Catégories
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